Patrice Chéreau est un metteur en scène de Théâtre et d'opéras, réalisateur de Cinéma et acteur français.
Biographie
Jeunesse
Il est né à
Lézigné, en
Maine-et-Loire, le
2 novembre 1944. Il est le fils cadet d'un couple de peintres.
Installés à Paris, ses parents l'initient au monde des arts en l'emmenant régulièrement visiter des expositions. Il entre au Lycée Louis-le-Grand et rejoint la troupe de théâtre de son établissement. Être acteur ne lui suffit pas : il met en scène et se lance dans la conception des décors et des costumes.
Les débuts au théâtre
En
1966, à 22 ans, dans la France d'avant mai-1968, il prend la direction du Théâtre de Sartrouville. Comme la plupart de ses compagnons, il s'engage dans un théâtre politique où il affiche des positions affirmées.
La faillite, en 1969, du Théâtre de Sartrouville, pousse Patrice Chéreau vers l'Italie, où il intègre le Piccolo Teatro de Milan. Il travaille en même temps en France, où il se met en scène, à Marseille, dans Richard II de William Shakespeare. Puis de 1971 à 1977, il dirige avec Roger Planchon et Robert Gilbert le Théâtre National Populaire de Lyon-Villeurbanne.
La mise en scène de L'Anneau du Nibelung pour le Ring du centenaire (1976 à 1980) à Bayreuth le rend célèbre au plan international.
Ses premiers films
Pour Chéreau, le cinéma garde en commun avec le théâtre l'unité de lieu et de temps; les scènes deviennent à l'écran des séquences. Mais pour lui le cinéma permet de mieux mettre en valeur les émotions picturales de son enfance.
La première réalisation de Patrice Chéreau, La Chair de l'orchidée, adapte avec liberté, en 1974, le roman homonyme de James Adley Chase.
En 1976, Patrice Chéreau vit une expérience exceptionnelle : la mise en scène de la Tétralogie de Richard Wagner, à la demande de Pierre Boulez, pour le centenaire de l'Opéra de Bayreuth, sanctuaire du compositeur allemand.
Son deuxième film, en 1978, Judith Therpauve avec Simone Signoret dans le rôle-titre, bien que très dense, semble pourtant le moins abouti du metteur en scène.
Les Amandiers
De
1982 à
1990, Chéreau dirige la maison de la culture de Nanterre, devenue Théâtre Nanterre-Amandiers, Centre Dramatique National à son arrivée. En
1983, après
Combat de nègres et de chiens, de son ami Bernard-Marie Koltès, il y monte
Les Paravents de
Genet en farce sulfureuse. Il alterne avec bonheur le classique, Marivaux, Mozart et le contemporain.
Pendant cette période, il réalise son film le plus personnel, L'Homme blessé en 1983. Pour ce film, il obtiendra, avec Hervé Guibert, le César du meilleur scénario original en 1984.
La maturité
À la fin de la saison 1989-1990, Chéreau quitte le théâtre des Amandiers. Il se consacre à l'opéra (Wozzeck, de Berg, 1993 ; Don Giovanni, de Mozart, 1994) et à la préparation d'une grande fresque cinématographique, la Reine Margot. Le film, d'après Alexandre Dumas, est écrit sur quatre ans en collaboration avec Danièle Thompson.
En parallèle, il met en scène à l'Odéon, Le Temps et la chambre de Botho Strauss (1991) puis une nouvelle version de Dans la solitude des champs de coton, de Bernard-Marie Koltès, en 1995.
Nouvelle réalisation au cinéma : Chéreau nous invite à le suivre à Limoges dans une étrange famille pour Ceux qui m'aiment prendront le train.
En 2000, il réalise, pour la première fois à l'étranger et en anglais, Intimité qui rencontre le succès auprès du public. Absent de Cannes, il remporte l'Ours d'or à Berlin et Kerry Fox, dans le rôle principal, le Prix d'interprétation féminine. En 2003, avec la sortie de Son frère, il replonge dans le drame d'une famille divisée.
En décembre 2007, il met en scène Tristan et Isolde de Richard Wagner à la Scala de Milan sous la direction de Daniel Baremboim. Depuis mars 2008, il fait partie de la Commission présidée par Hugues Gall et chargée par Christine Albanel, ministre de la Culture, de pourvoir le poste de directeur de la Villa Médicis à Rome.
Engagement politique
En mars 2007, il signe avec 150 intellectuels un texte qui appelle à voter pour
Ségolène Royal, "contre une droite d’arrogance", pour "une gauche d’espérance". Après avoir soutenu
François Mitterrand en 1981, il reste fidèle au camp socialiste.
Filmographie
Réalisateur
par récompense ou nationalité
Acteur
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
Mises en scène de théâtre
- 1964 : L'Intervention de Victor Hugo - Groupe Théâtral du Lycée Louis-le-Grand
- 1965 : Fuente Ovejuna de Lope de Vega - Groupe Théâtral du Lycée Louis-le-Grand,
- 1965 : L'Héritier de village de Marivaux - Groupe Théâtral du Lycée Louis-le-Grand
1966-1969 DIRECTEUR DU THEATRE DE SARTROUVILLE
- 1966 : L'Affaire de la rue de Lourcine d’après Eugène Labiche
- 1967 : Les Soldats de Jacob Michael Reinhold Lenz,
- 1967 : La Neige au milieu de l'été et Le Voleur de femmes de Kuan-Han Ching
- 1968 : Le Prix de la révolte au marché noir de Dimitri Dimitriadis
1970-1972 TRAVAIL AU PICCOLO TEATRO DE MILAN
- 1970 : Splendeur et mort de Joaquim Murieta de Pablo Neruda
- 1970 : Toller de Tankred Dorst
- 1971 : La Finta Serva de Marivaux, Festival des Deux Mondes à Spolète
1972-1981 CO-DIRECTEUR DU TNP VILLEURBANNE
1982-1990 CO-DIRECTEUR DU THEATRE DES AMANDIERS NANTERRE
- 1991 : Le Temps et la chambre de Botho Strauss, Théâtre National de l'Odéon
- 1995 : Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès, nouvelle mise en scène, Manufacture des Oeillets Ivry, Théâtre National de l'Odéon. Molière 1996 du Meilleur Metteur en Scène
- 1998 : Henry VI-Richard III de William Shakespeare (Fragments)
- 2003 : Phèdre de Racine aux Ateliers Berthier, Odéon-Théâtre de l'Europe. 3 Molière 2003 dont celui du Meilleur Spectacle du Secteur Public
- 2005 : Les Carnets du sous-sol d'après Le Sous-sol de Fédor Dostoïevski, lecture
- 2005 : Le Mausolée des amants d'Hervé Guibert, lecture avec Philippe Calvario
- 2006 : Le Grand Inquisiteur, chapitre des Les Frères Karamazov de Dostoïevski, lecture
- 2008 : La Douleur de Marguerite Duras, au Théâtre des Amandiers, lecture avec Dominique Blanc
Mises en scène d'opéra
- 1969 L'Italienne à Alger de Gioacchino Rossini, direction musicale Thomas Schippers, Festival des Deux Mondes à Spolète
- 1974-80 Les Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach, direction musicale Georges Prêtre, Opéra de Paris
- 1976-80 L'Anneau du Nibelung de Richard Wagner, direction musicale Pierre Boulez, Festival de Bayreuth
- 1979 Lulu d’Alban Berg, création de la version intégrale, direction musicale Pierre Boulez, Opéra de Paris
- 1984-85 Lucio Silla de Wolfgang Amadeus Mozart, direction musicale de Sylvain Cambreling, Scala de Milan Théâtre des Amandiers à Nanterre, Opéra Royal Théâtre de la Monnaie à Bruxelles
- 1992-94 Wozzeck d’Alban Berg, direction musicale Daniel Barenboïm, Théâtre du Châtelet Paris, deutsche Staatsoper, Berlin, Tokyo
- 1994-96 Don Giovanni de Wolfang Amadeus Mozart, direction musicale Daniel Barenboïm, Festival de Salzbourg
- 2005 Cosi fan tutte de Wolfgang Amadeus Mozart, direction musicale Daniel Harding, Festival d'Aix en Provence, Opéra de Paris, Festival de Vienne
- 2007 De la Maison des morts de Leoš Janáček, livret du compositeur d’après Souvenirs de la maison des morts de Dostoïevski, direction musicale Pierre Boulez, Wiener Festwochen, Festival d'Aix-en-Provence
Récompenses
Références
Voir aussi